Mylene Farmer : point de rupture
Mylene Farmer est l'une des plus grandes artistes d'Europe. A côté, Madonna est pathétique et possède le charme d'un lampadaire (je m'excuse d'avance pour cette insulte faite aux lampadaires). Mylene Farmer est une grande show woman (chanteuse,c'est vite dit) européenne qui remplit les stades de France à la Russie, elle est adulée, collectionnée, admirée par les stars anglo-saxonnes...après tout elle a vendu des millions d'albums dans le monde, du Québec au Japon en passant par l'Australie, ce n'est pas rien. Elle fut tout à tout libertine, Tristana (fille spirituelle de Deneuve), Putain, Cosette désenchantée, ombre chinoise, petit garçon manqué. Sensuelle, sulfureuse, égale à elle-même tout en sachant innover.
Admirée aussi par les hommes et femmes politiques sui voudraient lui ressembler. En 2001, le journaliste satirique Karl Zéro montre à Nicolas Sarkozy, encore inconnu un extrait du film Barry Lindon, de Kubrick. Après avoir vu l'extrait, Karl Zéro :
- Alors, à quoi ça vous fait penser ?
- A Mylene Farmer...
Sarkozy est souriant. Kubrick a dû se retourner dans sa tombe, atteint d'une haine tenace pour Laurent Boutonnat, réalisateur du clip Libertine, inspiré par son film.
Mais hélas, trop c'est trop.
L'album est intitulé Point de sutures. Jaquette moche. C'est le point de rupture. Où Mylene Farmer s'abaisse à de la variétoche guimauve, faussement branchée, nulle, nulle, nulle, comme peuvent l'être la majorité des goûts des ados d'aujourd'hui (gays ou pas, d'ailleurs). Le journaliste Jacques Vassal sortit ce propos terrible dans Le Petit Format, édité par le centre de la Chanson : à époque médiocre, chansons médiocres.
Alors pour moi, Mylene Farmer n'est plus qu'un souvenir lointain, certes je n'étais pas un fan, mais quand même j'aimais bien. La page est tournée. Avec le temps, j'oublierais.
Tiens d'ailleurs, voici les paroles Avec Le Temps de Léo Ferré (chanson reprise avec éclat par feu Dalida)
Avec le temps
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie
la voix
Le cœur quand ça bat plus c'est
pas la peine d'aller
Chercher plus loin faut laisser
faire et c'est très bien
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
L'autre qu'on adorait qu'on
cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour
d'un regard
Entre les mots entre les lignes et
sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va
faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
Mêm' les plus chouett's souv'nirs
ça t'as un' de ces gueules
À la gal'rie j'farfouille dans les
rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse
s'en va tout' seule
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un
rhume pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent
et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme
pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme
traînent les chiens
Avec le temps va tout va bien
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
On oublie les passions et l'on
oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les
mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard surtout ne
prends pas froid
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un
cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit
de hasard
Et l'on se sent tout seul
peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les
années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus